À l’occasion des 30 ans du e-commerce, Jean-Yves Gras, Directeur général de Colissimo, leader de la livraison en France, revient sur trois décennies qui ont profondément transformé les habitudes de consommation des Français. Ce dossier propose un regard rétrospectif et prospectif, pour comprendre comment ce secteur s’est imposé et quelles perspectives se dessinent pour demain.
D’après une étude Opinion Way* le e-commerce figure parmi les trois innovations qui ont le plus marqué les Français depuis 2000. Aujourd’hui, 95% des consommateurs achètent en ligne et 70% le font au moins une fois par mois. Le e-commerce s’est imposé comme un réflexe pour des millions de consommateurs. 83% des Français estiment que le e-commerce a amélioré leur quotidien et leur permet de gagner du temps, de découvrir de nouveaux produits et de réaliser des économies.
Il s’agit d’une évolution sociétale majeure, où acheter en ligne est passé d’un acte marginal à une pratique universelle.
Le e-commerce ne s’est pas contenté d’entrer dans les foyers, il a également bouleversé les circuits logistiques, les habitudes des commerçants et des Français.
J’en citerais trois qui ont marqué ces 30 dernières années et qui ont permis d’installer le e-commerce dans le quotidien des Français :
La croissance du e-commerce est bien sûr étroitement liée à ces évolutions technologiques comme l’essor du haut débit et du paiement sécurisé en ligne. Il y a un autre ingrédient fondamental de la confiance : un opérateur – Colissimo (La Poste).
Le e-commerce s’est démocratisé et diversifié : les consommateurs commandent aujourd’hui tous
types de produits et au sein de leur foyer, ils reçoivent en moyenne 27 colis par an. C’est aussi le cas pour la livraison : elle se diversifie, avec une alternance de la livraison à domicile et hors-domicile (relais commerçants, consignes), mais la livraison à domicile reste le mode privilégié, notamment pour son confort. Elle représente 3/4 des livraisons e-commerce en France, une proportion stable depuis 3 ans. Le choix du mode de livraison est ainsi une attente incontournable, ainsi que la vitesse et la fiabilité des délais annoncés.
L’autre sujet auquel les consommateurs sont de plus en attentifs, c’est l’impact environnemental des livraisons et sur ce sujet, il y a beaucoup de pédagogie à faire pour déconstruire certaines idées reçues.
Nous savons, grâce à une étude CSA, que 73% des Français se déplacent spécifiquement pour retirer un colis et que plus de la moitié d’entre eux utilisent une voiture thermique. A eux seuls, ils ont ainsi plus d’impact que toute la partie acheminement du colis jusqu’au point de retrait. Donc le mode le plus responsable dépend de la situation : la livraison hors domicile est pertinente dans les zones densément peuplées où la mobilité douce est plus répandue. En revanche, dans tous les autres cas, se faire livrer à domicile est la pratique la plus vertueuse.
La décarbonation est un engagement que nous avons pris de longue date ; nous sommes précurseurs ; et nous le menons avec une très grande sincérité et aussi de la transparence parce que c’est dans notre ADN. Colissimo a d’ailleurs signé la charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du e-commerce, à l’initiative du Ministère de la transition écologique, aux côtés de plus de 30 entreprises majeures du secteur.
Nous avons étudié le parcours des colis et avons cherché à en améliorer l’impact écologique à toutes les étapes, en investissant massivement pour décarboner notre activité. Nous avons agi à tous les niveaux : bâtiments certifiés HQE ou BREEAM, verdissement de notre flotte de véhicules de livraison et du transport poids lourds avec nos partenaires ou encore avec des initiatives en faveur des emballages réutilisables. Nous avons également réduit les kilomètres parcourus, tout en absorbant la croissance du e-commerce. Ces efforts nous ont permis de diviser par deux notre empreinte carbone par colis en 10 ans.
Je ne sais pas s’il existe une autre entreprise qui a décarboné aussi fort et aussi vite, de surcroît dans un domaine aussi complexe que celui de la logistique. Colissimo est ainsi en train de changer radicalement et dans un laps de temps très court la réalité du dernier km.
Il y a quelques années, nous nous sommes fixé le pari un peu fou de livrer la capitale de manière 100% décarbonée à l’échéance des jeux de Paris 2024. En réalité, nous avons réussi quasiment un an avant. A l’époque, quand on fixe cet objectif, c’est très ambitieux car il faut :
Et nous avons réussi ! C’est très puissant en termes de réduction de la pollution atmosphérique, aux particules et aussi sonore.
Au-delà de la capitale, nous sommes à déjà plus de 78% de livraisons décarbonées dans les 22 métropoles. En 2026, une barge reliera notre plateforme de Gennevilliers au port de Boulogne-Billancourt via la Seine, sur une distance de 24 kilomètres.
On s’est engagé dans le transport bas carbone avec un principe : on teste tout ! Toutes les technologies
ne sont pas complétement matures mais on avance.
Nous avons beaucoup investi pour préparer l’avenir : dans nos réseaux industriels et informatiques, dans nos offres, dans la décarbonation…
Nous avons ainsi le meilleur capacitaire du marché avec de nouvelles plateformes industrielles qui nous permettent d’offrir la meilleure qualité du marché, d’accélérer nos flux et de proposer l’empreinte carbone la plus basse du marché. Et ainsi de proposer une expérience client aux meilleurs standards.
Sur la vitesse, qui est un sujet fondamental pour le e-commerce, nous avons désormais une offre en 24/48h avec plus de 4 colis sur 10 livrés en 24h. Nous avons également innové avec par exemple la livraison sécurisée avec code.
Et nous continuons avec une stratégie encore plus « data driven », et en développant les usages autour de l’IA. Nous souhaitions être capable de tirer parti de la donnée à tous les niveaux : de la connaissance client à la logistique, de la prévision des flux à la réduction de notre empreinte carbone.
Nous avons déjà engagé cette transformation. Nos algorithmes de prédiction de la date de livraison permettent d’offrir une promesse client plus fiable ; le « jumeau numérique » de notre réseau industriel est un puissant levier pour optimiser chaque liaison routière ; nos plateformes utilisent déjà très largement la robotisation et nous collaborons avec des startups pour rester à la pointe.
Cette approche data-driven nous permet d’évoluer d’une logique réactive vers une logique prédictive.
Bref, nous ne sommes pas seulement un opérateur logistique, nous sommes une entreprise résolument technologique qui se transforme rapidement et qui comprend les enjeux de transformation de ses clients.
Ce que nous faisons, nous le faisons avec une raison d’être, celle de faire bénéficier aux petits des solutions et de la qualité dont nous faisons bénéficier les géants et donc rendre accessible le e-commerce à tous.
Les 30 ans du e-commerce*
*Source : Etude Opinion Way pour La Poste – Nov 24 menée auprès de 2000 personnes représentatives de la population française
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