Efficace et agile : la technologie 3D envahit tous les secteurs et le design ne fait pas exception. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on entend précisément par 3D, dont il existe deux types.
Il y a la 3D plutôt basique, celle que par exemple les agences d’architecture utilisent toutes, qui vient enrichir ici et là des concepts réfléchis en 2D, des projets présentés sous forme de croquis et de plans… Ces images 3D, encore peu répandues il y a quelques années, et considérées comme un outil 100% technique, nécessitaient un budget et du matériel adéquat et les agences sous-traitaient. Certaines marques ont conservé –à tort- cette idée d’une 3D gadget de « geek ». Sans oublier cette idée tout aussi persistante et fausse que technologie et créativité ne font pas bon ménage, comme si un créatif ne pouvait pas maîtriser la technologie et inversement… Ce sont pourtant les créatifs, du moins une poignée qui, il y a une dizaine d’années, ont permis de démocratiser 3D au sein des agences.
Mais ce dont nous parlons, ce n’est pas tant de cette 3D « basique », mais d’une 3D bien plus poussée, élaborée, formellement plus complexe. Ainsi la 3D permet de donner corps et vie à n’importe quel projet retail, point de vente ou concept, en permettant de visualiser les ambiances, les lumières, les identités graphiques.
Si les croquis restent un fondamental de notre travail, ils ne permettent pas, ni au client ni à nous designers de se projeter réellement, et donc, de valider le projet. A contrario, avec la 3D, on met en scène, on modélise, on imagine des univers, des parcours et des expériences client « comme si on y était ». Plus le concept est pointu, plus la visualisation en 3D se montre efficace afin de formaliser des idées de plus en plus complexes.
La rapidité : c’est le second gros atout de la 3D, précieux pour des marques qui ont besoin de réagir vite. D’ailleurs, elles valident vite, comme le démontrent les enseignes du luxe devenues les championnes de ces j’aime/j’aime pas express… On peut commencer à fabriquer quasiment en même temps que l’on crée. Ainsi cette 3D en version augmentée permet de simplifier considérablement les process.
Et il y a plus encore : la version XXL de la 3D permet de pousser plus loin le design et de créer des objets et des univers que nous n’aurions pas pu créer sans elle. Elle est devenue un vrai outil de création. Ce que l’on crée aujourd’hui en 3D est plus innovant, plus percutant.
Dans le luxe, les cosmétiques ou les parfums, la 3D a d’ores et déjà fait ses preuves. Mais souvenons-nous qu’on ne fait pas de la 3D pour faire joli et que 3D ou pas, le but d’une création en image est d’accompagner la marque. La 3D entre dans un plan de communication commerciale. Elle concerne donc toutes les marques et les maisons de luxe désireuses de déployer leur identité, car c’est de cela qu’on parle. Mode, grande distribution, automobile, banques, événementiel, et même probablement d’autres secteurs plus inattendus…
Sans oublier les marques en ligne qui, avec l’avènement des espaces virtuels, des NFT et du Métaverse vont avoir bien besoin de la 3D. C’est dire si le territoire de conquête est vaste !
Sur le terrain de la 3D, la concurrence internationale est rude. Citons les pays de l’Est qui développent des technologies très élaborées, les Etats-Unis où les projets se multiplient. Mais aussi, le Vietnam, l’Inde et la Chine, qui avancent des prix et des délais d’exécution rapides, certes, avec le risque de quelques incompréhensions culturelles… A contrario, nous avons en France une culture design reconnue, des talents, et parfois, comme c’est notre cas, une solide expérience.
Reste à savoir maîtriser cette subtile association entre savoir-faire et compétences en retail design et en merchandising. Et ce n’est pas donné à toutes les agences, d’autant plus qu’il n’existe pas aujourd’hui dans les écoles de design de réelle formation alliant architecture et 3D de haut niveau. Si bien que seule une poignée d’agences en France combinent les deux casquettes et que les profils hybrides sont très recherchés. Plus qu’un simple outil, la 3D en version complexe est devenue un vrai atout de séduction différenciant pour les agences.« Pour notre part, nous voyons le futur avec l’esprit et l’enthousiasme de notre jeunesse de geeks. C’est toute la richesse et les innovations de ces univers dont il faut s’inspirer pour aller encore plus loin dans la création design et la 3D permet cela. Il est important d’améliorer encore les parcours clients et les expériences, pour faire rêver les consommateurs. Car plus que jamais, c’est ce qu’ils attendent des marques/maisons »
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